
La coproduction conditionnée est ainsi présentée comme un ensemble de douze liens, ou maillons, formant une suite cyclique. Ce n’est ni l’individu ni un autre qui est la cause de la souffrance; c’est la coproduction conditionnée. Conditionnées par l’ignorance se produisent les formations mentales, etc.

Ne pas le comprendre pousse à agir, impulsions et motivations à l’action, volontés et impulsions non éclairées par la sagesse, et conditionnées par les productions de l’ignorance, c’est-à-dire l’avidité et la haine.

Les créations mentales ayant des effets karmiques, elles conditionnent le niveau de conscience. Les états de conscience conditionnent les phénomènes physiques et mentaux, qui eux conditionnent les six sphères sensorielles.
À parti des six sphères sensoriel (yeux, nez, oreilles, bouche, toucher, et la conscience) découle le contact qui produit les sensations. Il y a deux types de sensations, l’un correspond aux perceptions ou sensations cognitives nous permettant de reconnaître les objets, sans intervention de l’émotion. L’autre, les sensations affectives, nous permettant d’apprécier les qualités des objets : bon, mauvais, j’aime ou je n’aime pas, ou bien neutre.

Désir et attachement produisent le souhait de continuer à exister dans ce monde pour jouir de ce qui nous fait plaisir. La vie étant courte, on se projette avec une forte énergie vers une existence future : continuer à renaître, devenir encore. C’est l’énergie de cette conscience, qui sans être quelque chose de fixe, est dans un processus de vouloir redevenir, provoquant une nouvelle naissance, vieillesse et mort.

‘L'examen des conditions d'existence des êtres vivants aboutit à la prise de conscience de la souffrance et de l'insatisfaction qui caractérisent la vie. En effet, chaque être vivant va faire, au cours de sa vie, l'expérience de situations pénibles qu'il n'a pas souhaité. Les formes les plus évidentes en sont la pauvreté, la maladie, la vieillesse et la mort. En revanche, ce que l'être vivant désire, il ne l'obtient que rarement et en ressent une grande frustration. Même lorsque ses désirs sont satisfaits, il ne peut s'en contenter et en voudra plus. L'état prolongé de satisfaction que l'on recherche, rien ne pourra le produire, car rien n'est durable. L'impermanence de toute choses régit en effet toute la pensée bouddhique.’

La coproduction conditionnée devient la base d’une conception plus profonde de la réalité, qu’on appelle réalité profonde ou absolue, ce dernier mot n’ayant pas vraiment de sens. L’existence n’ayant pas d’existence propre (car elle existe que par interdépendance), est conditionné elle-même par ces 3 caractéristiques : l’impersonnalité (il n’y a rien qui ait une existence indépendante et réelle en soi.), l’impermanence (tout est constamment changeant, on ne peut absolument rien trouver de permanent dans les phénomènes) et l’insatisfaction (aucun phénomène ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive).

Je pense que tout cela est très intéressant, et bien que contradictoire à notre société dualiste de consommation, je croie qu’il y a beaucoup de choses que l’ont peut apprendre de ces écrits.
Sur ce, je vous souhaite à tous une douce soirée !